Ce samedi 6 octobre, les Alcooliques Anonymes (AA) organisent un congrès au Palais des Congrès de Liège. L'occasion de découvrir de l'intérieur un mouvement discret, mais nullement secret, qui offre une porte de sortie aux personnes victimes d'une dépendance à l'alcool.
Pour la conférence de presse, étaient présents des administrateurs ainsi que trois témoins. La première demande et explication s'est faite sur ce besoin d'anonymat. La onzième tradition des AA l'exprime ainsi : "La politique de nos relations publiques est basée sur l'attrait plutôt que sur la réclame ; nous devons toujours garder l'anonymat personnel dans la presse écrite et parlée, de même qu'au cinéma."
Et la douzième tradition poursuit : "L'anonymat est la base spirituelle de toutes nos traditions et nous rappelle sans cesse de placer les principes au-dessus des personnalités". Ils concluent : "L'histoire démontre que les alcooliques qui cherchent la reconnaissance publique en tant que membres des AA risquent de boire à nouveau".
"Anonymes, mais pas invisibles ! " écrivent-ils dans leur communiqué. Ainsi, quelques centaines de membres des AA se retrouveront ce samedi, de 8 h 45 à 19 heures, à l'occasion de ce congrès qui permettra également au public de prendre connaissance de ce qui est mis en place, tant au niveau de l'accueil des AA que des spécialistes ou pouvoirs publics, pour faire face à cette maladie.
En effet, selon l'Organisation mondiale de la santé (OMS), la dépendance à l'alcool est définie comme une maladie. "C'est une affection irréversible et évolutive qui conduit à une mort prématurée au terme, classiquement, de pénibles années d'excès divers".
Dix-huit carrefours, sur des thèmes divers, sont proposés au long de la journée. En clôture, une séance plénière permettra à des extérieurs (un psychiatre, un magistrat, un président de CPAS et un responsable de la police) d'évoquer leurs rapports avec la dépendance alcoolique et les solutions qu'ils préconisent.
Les dix-huit carrefours et la séance plénière de clôture sont ouverts à tous.
Le congrès est ouvert à tout le monde, en particulier aux proches des alcooliques, aux hommes et aux femmes qui pensent avoir un problème de dépendance ou aux personnes qui souhaitent en savoir plus sur les AA et leur fonctionnement.
Pour les AA de Wallonie et de Bruxelles, c'est un jour de fête mais aussi de partage et de réflexion.
Les Alcooliques Anonymes sont environ deux millions dans le monde. En Wallonie et à Bruxelles, 206 groupes, généralement de dix à vingt personnes, se réunissent chaque semaine.
Ils rassemblent des hommes et des femmes de tous âges et de toutes conditions, qui partagent leur expérience et leur force pour résoudre leur problème commun et aider d'autres alcooliques à se rétablir. La seule condition pour être membre d'un groupe est le désir d'arrêter de boire. Il n'y a ni cotisation, ni droit d'entrée, ni aucune obligation d'aucune sorte, même si chaque groupe a le devoir de vivre de ses propres ressources et de n'accepter aucune aide extérieure.
Un sondage, initié en 2013 par l'association, a révélé que 70% des AA sont des hommes, 60% des membres sont célibataires et leurs âges sont pour 33% des répondants situés entre 50 à 59 ans. Viennent ensuite les 60 à 69 ans (28%) et les 40 à 49 ans (19%). Du point de vue profession, 26% des AA sont retraités, 20% sont des employés, 12% des ouvriers, 8% sont inactifs, 7% sont indépendants et les cadres représentent 5%.
La durée d'abstinence des AA montre que 24,5% ont moins d'un an et 25,6%, entre 1 et 6 ans. Il ressort également que la majorité des membres ont eu connaissance des AA par un professionnel de la santé.
Pour information, une permanence téléphonique est assurée 24h/24, 7j/7 au 078/15.25.56.
(CFL)
