La MPCL organisait, le 6 mai 2021, un débat sur la caricature ou le dessin de presse avec 𝗝𝗮𝗰𝗾𝘂𝗲𝘀 𝗦𝗼𝗻𝗱𝗿𝗼𝗻, caricaturiste (L'Avenir, Courrier International) et 𝗙𝗿𝗲́𝗱𝗲́𝗿𝗶𝗰 𝗗𝘂𝗕𝘂𝘀, caricaturiste (Le Soir Mag, La Libre)
Caricatures et dessins de presse : passé, présent et futur ?
Les dessins impertinents dans la presse, à l’ère post Charlie : comment se pensent-ils ? Dans quelle mesure les caricaturistes osent encore le "comme avant" ? Quelle relation éditoriale avec les médias et les éditeurs ?
Présenté par Lucie Hermant, vice-présidente de la MPCL.
Les caricaturistes sont au centre de beaucoup de polémiques. L’art de la caricature est constamment remis en question. Comment les concernés voient-ils les scandales caricaturaux actuels ? Se sentent-ils toujours à l’aise pour dessiner ? L’avis de deux dessinateurs de presse.
« Ce qui a changé, c’est le regard des gens. Après un intérêt temporaire [suite aux attentats de Charlie Hebdo], tout est vite retombé dans le mauvais sens » explique Jacques Sondron, caricaturiste à l’Avenir. Ce que confirme le caricaturiste de La Libre Frédéric DuBus, qui tient à spécifier « que les gens ont vu les caricaturistes autrement mais que ça n’a pas duré ». Il rajoute : « le problème, c’est que les personnes ont associé les caricatures et Charlie Hebdo ».
Les 2 artistes disent ne pas être dans le même registre que le journal satirique bien connu. « C’est un peu une obsession chez Charlie Hebdo d’aller jusqu’au moment où les gens n’en peuvent plus » fait observer Jacques Sondron. Les dessinateurs tiennent aussi à souligner que tous deux cherchent « à rire avec les gens et non contre les gens ». Le but de ces caricaturistes, et de beaucoup d’autres, n’est pas d’être dans la provocation. « Je cherche à me défendre de la cruauté du monde […] On a une responsabilité sur nos dessins. On doit avoir une bonne idée et une bonne raison pour les faire » relève Frédéric DuBus, montrant aussi qu’il n’y a pas de mauvaises intentions derrière leurs productions.
« La société d’aujourd’hui, elle est formidable et dans le même temps, c’est n’importe quoi » expose Jacques Sondron. Frédéric DuBus éclaire cette pensée en disant que dans notre monde actuel, « tout est remis en cause systématiquement et que personne n’est d’accord sur rien ». Cet aspect complique la vie des caricaturistes.
Jacques Sondron et Frédéric DuBus ont donné leur point de vue sur la polémique du musée du Chat de Geluck. « Il faut se poser la question de savoir si c’est de l’art […] mais le débat, il est sans fin » pense Frédéric DuBus. « Le gros problème aussi, c’est que ce musée tombe à un mauvais moment où la culture est morte depuis 1 an » mentionne Jacques Sondron, en évoquant la question de l’argent derrière ce musée.
La caricature a une histoire mouvementée. Elle fait parler d’elle et cela continuera longtemps. La vidéo du direct vous permettra de vous faire un dessin plus concret de la question.
Guylian Maccarone