Le secteur de l'alimentation est en plein boom à Liège depuis quelques années déjà, spécifiquement l'alimentation durable. Un mouvement désireux de relocaliser l'alimentation. C'est pourquoi "Job'In" et "Step Entreprendre" se sont unis pour mettre en place 𝗚𝗼𝗼𝗱 𝗙𝗼𝗼𝗱 𝗘𝗻𝘁𝗿𝗲𝗽𝗿𝗲𝗻𝗲𝘂𝗿.
"Dans notre structure, on l'a senti venir aussi, ce changement. Ça fait déjà quelques années que nous avons de plus en plus de porteurs de projets qui souhaitent se lancer dans le secteur de l'alimentation, que ce soit au niveau de la production, la transformation ou encore la distribution" nous dit Delphine Stévens, directrice de Step Entreprendre. "Petit à petit, nous avons senti un besoin de faire évoluer ou de développer des services spécifiques pour ces publics-là. Ça faisait un an ou deux que dans nos deux structures, chacun de notre côté, nous travaillions à développer des services spécifiques pour ce type d'entrepreneurs. Nous avions eu des feedbacks de ces personnes nous disant que ce que nous proposions était bien mais que leur métier est bien plus spécifique encore. Nos techniques de formation devaient être plus pointues, plus adaptées".
Au fil des années, des idées ont germé. Du côté de Step, ils ont plus travaillé sur des programmes de formation. Chez Job'In, il y avait des projets de mutualisation d'espaces qui permettraient d'être des lieux de test.
"La spécificité dans nos structures, c'est qu'il y a de la formation et de l'accompagnement mais nous permettons aussi aux entrepreneurs de tester leurs activités. Nous mettons notre numéro de TVA à disposition pendant 12 à 18 mois. Ils travaillent comme s'ils étaient indépendants mais sans prendre le risque financier de se lancer directement" poursuit Delphine Stévens.
"Finalement", dit-elle, "vu que nous nous connaissons bien et que nous faisons le même métier, pourquoi ne pas faire quelque chose ensemble ? D'autant qu'au départ, il n'y avait que quelques porteurs de projets et puis le volume de porteurs a augmenté. Ce qui représente une centaine de personnes rencontrées depuis 2 ans" termine-t-elle.
Actuellement, une trentaine de porteurs sont en réflexion sur leur projet, dans l'étude de faisabilité de leur projet. Vingt-deux sont en test et donc réellement dans le système d'hébergement administratif et comptable. Sur les deux dernières années, cela donne vingt-cinq structures créées. Au niveau de la formation, une dizaine de participants s'est présenté à chaque session organisée.
Accompagnement dans le secteur de l'alimentation durable
Marine Troisfontaines, directrice de job'In, explique ce projet : "Ce nouveau service qu'on propose est vraiment dans la continuité de ce qu'on fait déjà. Il s'agit de doter les porteurs de toutes les clés pour réussir leur projet d'entreprise. Il y a vraiment de l'accompagnement individuel et collectif également, des formations spécifiques au-delà des compétences entre autres entrepreneuriales que nous leur permettons déjà de développer. Mais il est plus concentré sur l'alimentation durable. Comme Delphine le disait, pouvoir tester son activité en toute sécurité, en restant allocataire social. Utiliser notre numéro d'entreprise pour pouvoir se développer, c'est l'aspect juridique mais il y a également l'aspect de test physique. Ce peut être l'occupation d'un terrain agricole ou encore dans un restaurant sous forme de pop-up, ce peut être un commerce partagé ou des cuisines qui seraient mutualisées. Le but est vraiment de répondre au réel besoin des porteurs de projet. Mais nous ne partons pas de zéro puisque cela fait plusieurs années qu'on fait ça. Par contre, nous pouvons affiner en fonction de la demande".
Concrètement, les porteurs de projets de Job'In vont pouvoir aller dans les ateliers qui sont au départ organisé par Step Entreprendre et les espaces de test développés par Job'In sont évidemment tout à fait ouverts aux porteurs de Step Entreprendre.
"Tous les porteurs que nous avons pu accompagner", continue Marine Troisfontaines, "sont finalement là aussi pour s'entraider. Il y a vraiment cet esprit de communauté que nous avons envie de développer. Il y a des moments formels de formation mais aussi, plus informels, de rencontre et parfois avec des experts. On parlait de la Ceinture Aliment-Terre liégeoise, mais nous sommes aussi en contact avec Novacitis, avec la Ville de Liège, avec les écoles d'hôtellerie, avec tous types d'acteur, finalement, qui composent l'écosystème de l'alimentation durable sur Liège. Et bien évidemment, nous souhaitons en faire profiter les porteurs. Le plus gai, c'est lorsqu'on voit, par exemple, une épicerie faire appel dans ses fournisseurs à des porteurs de projets qu'on a accompagné à l'époque, que ce soit des maraîchers, des boulanger, etc. Ce sont en fait des écosystèmes qui s'alimentent finalement... et c'est ce cercle vertueux que nous essayons de faire vivre notamment".
Production, transformation, distribution ou restauration
Ce projet s'adresse à toutes les activités liées à l'alimentation durable. De l'activité de production (maraîchage, agriculture, fruiticulture, etc.) aussi bien généraliste que spécialisé. Les activités de transformation (boulangerie, pâtisserie, traiteur, chocolaterie, brasserie). "Ou encore même quelqu'un qui fait de la moutarde ! La transformation, c'est très large, ce peut-être aussi quelqu'un qui fait des bocaux" précise la directrice de Job'In.
Les activités de restauration qui constitue une catégorie à part située entre transformation et distribution. Et enfin l'accompagnement s'adresse également à tous les métiers de la distribution et de la logistique.
"Notre accompagnement c'est également aider à entreprendre sans risque mais surtout avec l'espoir que les activités perdurent"… Marine Troisfontaines précise : "Nous sommes à 85 % de taux de pérennité sur 3 ans. Ce sont quand même des résultats assez exceptionnels et qui sont d'ailleurs partagés par nos confrères et consœurs partout en Wallonie. Nous mettons en avant l'esprit entrepreneurial, la croissance des entreprises. On peut commencer avec une idée de projet, on peut vraiment se développer, avoir un ancrage local fort mais aussi un bon rayonnement à l'extérieur" poursuit-elle. "De manière générale, l'alimentation durable, et c'est ça qui nous intéresse aussi, c'est un métier de passé, de présent et d'avenir. Des métiers qui sont la base de notre alimentation, de notre santé. Nous savons que ce sont des métiers difficiles. Ce sont des activités que nous avons envie d'accompagner, parce qu'il y a un besoin très clair, très identifié pour eux mais aussi pour la société de manière générale. Et ça rejoint aussi nos actions d'entreprise à finalité sociale qui sont de soutenir et d'avoir un impact sur la société".
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CFL